Réponses noires.
Cette journée avait été bien singulière. J'ai tout d'abord reçu le courrier d'un de mes indics, apparemment devenu fou. Il avait copier sans fin ces mots : http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndicalisme_jaune. Ce n'était pas exactement ce que je lui avait demandé. Peut-être s'en était-il rendu compte, ce qui l'avait mené à la folie.
Un peu plus tard, j'ai reçu dans mon bureau la petite lallie. J'espérais qu'elle m'amènerait une affaire, mais elle n'était là que pour des renseignements. Elle avait croisé mon indic et voulait savoir si elle devrait essayer de parler avec ou c'était totalement inutile et dangereux pour sa santé mentale. Ma réponse n'a pas du la rassuré, car je lui ai dit que déjà en temps normal lui parler n'était pas la meilleur chose à faire pour garder ses neurones. Elle s'est ensuite enquise de mes honoraires, voulant me payer en Chocapic en plusieurs fois. Je lui ai dit que c'était le paquet entier, sans discussion possible.
Ensuite, c'est Goumiliov qui m'a appelé. Il est le directeur de l'asile qui a hérité de Tarti. Il voulait me payer aussi, vu que ça lui faisait vraiment plaisir. Je lui ai dit que pour lui, le prix serait deux boutanches de son excellent whisky. Il m'a ensuite demandé si c'était normal que, sur ce coup-là, il ne lui en veuille même pas à
Tartiflette pour le truc des 100 messages qui font chier tout le monde,
étant donné qu'il ne le considère pas fautif mais juste comme
quelqu'un qui ne fais que ce qu'on lui demande. Je lui ai dit que la folie, ce n'est jamais la faute de personne, mais que ça emmerde tout le monde. Il m'a aussi demandé si je pensais que si j'avais demandé 1000 copies il aurait posté 1000 messages. Pour toute réponse il n'a eu droit qu'à un regard pénétrant.
C'est là qu'un autre de ses patients est entré dans son bureau, je l'ai entendu par le téléphone. benestcon qu'il s'appelait ce cave, il a demandé si Tartiflette était un con lui aussi. Et quand on pense que ce genre court les rues, ça donne envie de rester barricadé chez soi.
Pendant que le directeur s'occupait de faire sortir le malade, sa secrétaire - je crois qu'elle s'appelle Claire - m'a fait patienter. Elle avait son point de vue sur le cas de Tarti. Elle en concluait
qu'en fait il avait fait exprès de lui envoyer une quinzaine de textos
vides il y a quelque temps. Sur ce coup là, il a pu profiter d'une promo du jour pour emmerder quelqu'un. Elle se demandait s'il était neuneu. Je lui ai dit que maintenant on connaissait la réponse.
Sur ce, j'ai raccroché et je suis sorti pour m'acheter de quoi grignoter peu. Je suis allé au coin de la rue, chez Azim le kebab. Un vrai philosophe, celui-là. Il m'a demandé pourquoi est-ce qu'ils seraient surpris les gens. Vu le regard interrogateur que je lui ai lancé, il a ajouté "Tu vois de quoi je parle ?" Non, je ne savais pas. Je lui ai laissé un gros pourboire pour qu'il n'insiste pas et je suis rentré.
De retour au bureau, j'avais enfin un client. je l'ai fait entrer et lui ai demandé ce qui l'amenait. Il voulait d'abord savoir si quelqu'un sait vraiment pourquoi on dit jaune, et pas plutôt vert, ou brun, ou bleu. C'était tout simplement parce que les premies syndicats jaunes avaient pour emblême un genêt et un gland jaune. Il a ensuite versé dans le mauvais jeux demots en demandant si il était
sans risque de dormir à Jerusalem ces derniers temps, ou bien s'il valait
mieux eviter de s'aliter-à Sion. Il s'est ensuite interressé à ma culture en me demandant si j'avais lu "le chat du rabbin" de Joann
Sfar. Je lui ai dit que oui, le premier tome en tout cas, je ne savais plus 'il en avait fait plusieurs. Il s'est ensuite révélé un peu ethnologue en voulant savoir de quel pays les tziganes étaient-ils originaires avant
qu'ils ne décident de partir à l'ouest. Le truc, c'est que les tziganes n'ont jamais appartenu à un pays, ils ont toujours voyagé. Enfin, la mésaventure de mon indic devait être passée dans la presse car il m'a demandé si Tartiflette était un briseur de blog. J'ai préféré m'abstenir sur ce sujet et l'ai accompagné dehors.
Sur le palier, j'ai croisé **élÖ**, une voisine. Une amie de Tarti en plus. Elle connaissait aussi Claire, c'est vrai qu'elle travaillait à l'asile avant. Elle voulait savoir combien coutait l'envoie de 15 textos. J'ai du lui expliquer que ça dépend de l'opérateur et de l'éventuelle promo du jour.
En revenant dans le bureau, j'ai eu le coup de Gaïa, une amie qui s'était spécialisée dans le commerce la couette. Elle voulait savoir si je croyais que ça désavantageait d'être petit, peu poilu et boutonneux dans la vie. Pour le peu poilu, je sais pas, ça doit dépendre des goûts, mais pour le reste sans aucun doute. Elle me demanda ensuite si je croyais qu'elle visait quelqu'un. Je n'était pas certain, mais je pensais qu'elle parlait elle aussi de mon indic.
Il était temps de rentrer chez moi. Sur le chemin, j'ai croisé Arès, le clodo du quartier. Il délirait dans son alcool. Il a commencé par le classique pourquoi tant de haine. Quand on voyait son visage poupin, on pouvait se demander, en effet, qui pourrait lui vouer de la haine. Puis il a enchaîné avec le non moins classqiue pourquoi tant de bêtises. Le vin n'encourage pas à l'originalité. Mais il avait raison, même si je n'avais pas cette réponse. L'humain semble fait comme ça. Après ça, il m'a surpris, il voulait savoir pourquoi AOL ne l'aimait pas. C'est vrai que c'était à cause de son provider qu'il a fini à la rue. Il n'avait toujours pas compris que ce n'était pas lui qu'il n'aimait pas, mais tous ses clients. Alors que je le dépassais après avoir laissé une pièce dans sa casquette, il a beuglé "Pourquoi c'est aussi chiant de chercher un job d'été?" Lui ? Un job d'été ? A moins de prendre une bonne douche et de changer de costume, il n'avait aucune chance.
Et puis je suis rentré chez moi. Je me suis affalé dans mon fauteuil et j'ai fait un petit mot flêché en écoutant du Dvorak, un verre d'hydromel à mes cotés. Mon petit moment de détente. et la, je me suis demandé : qui répondra à mes questions à moi ?
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